Le TREG : première réussie dans l’Ennedi !

Le première édition du TREG Ennedi Trail s’est courue la semaine dernière dans le désert Tchadien. Une course et une aventure qui a permis à la vingtaine de pionniers présents de découvrir la beauté de ces lieux hors du temps mais aussi la difficulté d’un circuit de 175 kilomètres à travers sables et roches, sous un soleil de plomb ou une pleine lune inoubliable.

Ce n’était pas gagné d’avance !
Organiser une course là où personne n’a jamais couru, là où aucun évènement n’a jamais eu lieu et même où si peu de visiteurs ont encore pu poser leurs yeux, le défi n’était pas facile. Mais après cette première édition, qui malgré les rumeurs et les “mauvaises” recommandations officielles s’est déroulée dans une région calme et tout à fait accueillante, le doute n’est plus permis. Une organisation très efficace, une solide équipe logistique, une sécurité médicale vraiment poussée, au service du bien-être des valeureux pionniers qui ont bravé les doutes pour vivre ces instants uniques, le TREG est assurément bien parti.

LES PHOTOS DU TREG 2014

Le parcours aussi valait le coup. Il s’est révélé à la hauteur de l’inédit de l’Ennedi, en délivrant des kilomètres de sables mous, de dunes et de faux-plats. Un décor splendide, véritablement étonnant, entre concrétions de roches ocres, arches naturelles plus qu’imposantes et canyons creusés depuis des millénaires par une eau dont on devine ainsi la présence passée, mais aussi un tracé très difficile où la progression se voyait ralentie par le terrain et le climat. Seule la moitié des concurrents ont pu rallier l’arrivée de cette première édition, mais tous en garderont un souvenir bien spécial.

Le premier d’entre eux, Albert Herrero, s’est présenté sur la ligne d’arrivée, située près du campement où toute la caravane du TREG a vécu la semaine durant, un peu plus de trente deux heures après en être parti. L’allure est fatiguée, le regard embué, mais Albert, le catalan, s’exprime encore bien clairement dans un bon français à peine hésitant. Cet ingénieur vit et travaille à Lyon depuis cinq mois, après s’être retrouvé sans travail dans l’Espagne en crise.
Coureur passionné, Albert est un vrai afficionado de la course sous toutes ses formes.
Une pratique que ce chercheur a conjuguée sous différentes formes, toujours en quête de performances et de connaissance de soi.
Des couloirs de la piste d’athlétisme, où il a exploré ses possibilités sur 400 et 800 mètres pendant quelques années en atteignant un niveau très correct (1’57’’), puis, après quelques années sans sport car accaparé par ses études, sur la route et les chemins, Albert continue de courir. S’il connait toujours aussi bien l’athlétisme, qu’il suit avec passion, c’est bien le trail et la montagne qui motivent maintenant ses foulées. Avec une certaine réussite, comme en témoignent ses résultats sur le GRP (10e) ou la Ronda del Cime (11e).

Mais avec cette nouvelle expérience sur le TREG, Albert est sans doute allé au-delà de ces précédentes performances. Dans la valeur de l’effort et dans son engagement. Car si il s’est vite retrouvé en tête, au départ en compagnie de Jean-Marc Delorme, il n’a pas été exempt de souffrances pour résister au retour de Fabrice Ageorges, finalement second à une petite heure. “Juste avant d’atteindre le CP 2, aux alentours du 60e kilomètre, j’ai connu un moment vraiment difficile. Un jeune homme, local, m’a accompagné quelques temps et veillait sur moi. Il m’a aidé. Ainsi que l’équipe médicale au CP, qui m’a bien remis sur pied.” explique t il juste après son arrivée. “J’étais vraiment motivé, mais j’ai bien cru que je n’y arriverai pas. C’était important pour moi car j’ai eu le soutien de la collectivité de Lleiras pour cette course, pour laquelle nous avons monté une opération de collecte d’équipements et qui constituait la première des 7 courses d’ultra sur les 7 continents que j’espère effectuer. Et puis surtout ce TREG m’a permis de vivre une aventure sportive et humaine incroyable.”

Le Treg 2014 - Elodie Arrault
Elodie Arrault

Une aventure inoubliable, c’est également ce qu’a senti vivre Elodie Arrault, la première dame de l’épreuve, qui prend une belle 6e place à l’arrivée. Seule concurrente engagée dans l’aventure, elle a aussi était la dernière à s’inscrire, tombant presque par hasard sur l’information. “Je rêvais depuis longtemps d’aller voir le désert. Quand j’ai connu l’existence du TREG, je me suis vite décidée. Il restait quelques jours pour s’inscrire. J’ai pu rencontrer Jean-Philippe Allaire, l’organisateur, et c’était parti.” . Malgré toutes les voix qui disent “n’y va pas”, Elodie est venue, bien décidée et sereine pour vivre une semaine de découverte et de course dans cet environnement fascinant. Sur la course, elle a “promené” son visage serein et sa bonne humeur pour vivre des instants uniques: “Je me suis longtemps retrouvée seule. Seule dans le désert, je le redoutais un peu mais en même temps c’est je pense ce que j’étais venue chercher. Je m’y suis sentie sereine, sans crainte ou presque. C’était fabuleux. Bon, certes j’ai aussi un peu souffert des difficultés du parcours, du soleil, mais dans l’ensemble, je me suis sentie bien. Même mes hallucinations de la fin de parcours étaient marrantes, agréables et pas inquiétantes, comme un monde enchanté. Je voulais surtout finir la course et me sentais prête pour ça.”.

Cette maman de trois enfants, qui a découvert la course à pied il y a cinq ans seulement mais depuis bien passé les étapes, du semi-marathon à l’ultra-trail (elle a terminé le Grand Raid de la Réunion cet automne), en passant par le triathlon et l’Ironman, n’a vraiment pas froid aux yeux. “J’aime les défis et je suis souvent partante pour pas mal de choses!” s’amuse t elle aussi, avec une bonne humeur qui a aussi éclairé la semaine.

Pour devenir la “star de l’Ennedi”, il fallait sans doute ce courage serein. Car le joli regard d’Elodie n’a pas conquis que les coureurs et les photographes. La population locale, très émue par la participation de cette “reine blonde”, l’a également beaucoup fêtée et admirée. Pour des émotions fortes qu’elle aura à ramener à son retour sur terre, dans la Provence où elle habite et qui garde ses foulées et son travail dans les oliviers. “J’ai vraiment vécu des instants forts, au-delà de la course”, conclut Elodie en posant au loin son regard d’azur.

Un azur dont le ciel, dans l’Ennedi, ne se départit jamais et qui devrait briller encore sur les prochaines éditions du TREG, qui, avec tant d’émotions partagées, semble vraiment parti pour écrire de belles histoires.

Sylvain Bazin – © photorunning

Le Treg 2014 - paysage

avril, 2024

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