Une bagarre de folie sur le 73km des Citadelles

En une dizaine d’existence, et ce fut assez rare pour être copieusement souligné un peu partout, l’an passé le Trail des Citadelles s’offrait un généreux soleil et le parcours était sec. Comme jamais.
Un point météo
Cette année, pour sa treizième édition, on y aura cru jusqu’au bout. Ou presque. la semaine qui a précédé la course était quasiment estivale dans le sud-ouest et l’Ariège n’échappait pas à la règle. Pourtant quand nous avions joint Michel Arnaud, le dynamique organisateur, au téléphone quelques jours avant la date, il nous expliquait tout de même qu’il fallait se méfier et ne pas vendre la peau de l’ours… Bref samedi soir, à l’heure de la traditionnelle pasta party, cela n’a pas manqué.
La pluie a fait son apparition et avec elle son lot d’orages incessants et déchirants… Cela aura duré une longue partie de la nuit et le parcours a été le premier râvi de pouvoir se rassasier ainsi d’une eau qu’il n’avait plus goûté depuis bien longtemps. Le Trail des Citadelles pouvait donc bien avoir lieu.
La tradition était respectée et les sentiers de nouveau boueux à souhaits. C’est vous ce que l’état d’un terrain peut changer d’un jour à l’autre en Ariège ! Du coup, même si il n’a quasi pas plut durant toute la journée du dimanche, en tout cas, les conditions étaient difficiles et beaucoup des 1500 coureurs inscrits (le quota max était atteint largement avant la date !) rejoindront donc Lavelanet éreintés; épuisés… Tout comme moi d’ailleurs !

Côté course, une bagarre de folie
On retiendra donc au niveau des courses une édition historique :
=> Sur le 73km, particulièrement relevé cette année, ce fut une bataille de chaque instant.
D’habitude aux Citadelles sur cette distance, on a l’habitude de voir un coureur tout seul faire son show. On se souvient de Thomas Lorblanchet, d’Oscar Perez ou même de Patrick Bruni… Là ils vont rester très longtemps trois en tête. Et pas n’importe qui.
Julien Chorier, double vainqueur de la Réunion, Iker Karrera, deuxième l’an passé à l’UTMB et tenant du titre (tous deux du Team Salomon), Maxime Cazajous (Brooks), l’homme en forme du moment qui enchaîne les victoires dans le sud de la France et qui tentait là son premier "long". Puis Maxime va tenter crânement sa chance. Iker veille au grain et ne perd jamais plus que deux ou trois minutes. Sur la fin tout s’accélère. Iker passe en tête. Maxime craque un peu. Julien arrive à le passer dans les cinq derniers kilomètres. Et il finit même sur les talons d’Iker… Moins d’une minute les séparent au finish (Iker – 6h59min08s, Julien 6h59min48s, Maxime 7h09min58s)…. vraiment du beau spectacle.
Les places d’honneurs reviennent à Oscar Perez Lopez (Altecsport) en 7h10min40s et à Pascal Giguet (Scott) en 7h47min25s
Véronique Chastel gagne chez les féminines en 8h42min contre 8h44min pour sa dauphine, Leire Iruretagoyena Otegui suivies de Monica Grajera Jorba en 9h44min.
=> Sur le 20km, il n’y eu guère de surprises, Michel Rabat, l’habitué des lieux, qui a rejoint donc lui aussi le Team Salomon, s’impose sans souci. Il est parti très vite en tête et a lâché son compagnon, Jérôme Amathieu, qui est né non loin de Lavelanet, du team Running Olivan, avant même le début de la bosse vers Lavelanet. Il finit en 1h32min36s, avec trois minutes d’avance sur Jérôme qui lui même a gardé trois minutes sur Eric Destrade. Chez les féminines, Fleur Nadal (2h13min18s) a bataillé ferme pour venir à bout de Joëlle Bassi (2h14min37s) suivie de Brunilde Girardet (2h18min53s).
=> Sur le 40km, un homme a survolé les débats. Et on peut bien avouer que c’est un "revenant" en terre Ariégeoise. Claude Escots, que tout le monde connait bien dans le coin, installé du côté du Pays Basque depuis quelques années, a fait un crochet sur les longues distances et puis depuis l’an passé, voyant qu’il n’arrivait pas à ses fins dans ce domaine, malgré tout de même un énorme palmarès, a décidé de se remettre un peu sur du court. Si l’on peut dire. Bref cette année, il réalise des prouesses et après une belle saison de cross, il est lui aussi parti quasiment d’entrée sur cette distance. Il ne part pas en tête mais reprend Patrick Bruni (Brooks), avant d’attaquer la grande montée vers le château de Montségur. En haut il a déjà une bonne minute d’avance et il finira son périple en 3h46′, ce qui est au vu des conditions, est un vrai exploit. Les deux derniers vainqueurs étaient à chaque fois plus proche des 4h. D’ailleurs tout le monde est allé beaucoup plus vite cette année sur le 40km. Emil Hrnciar, espagnol en vadrouille, finit deuxième. Bruno Bareilles vainqueur en 2010, troisième.
Célia Tajada Vitales, elle aussi espagnole, survole aussi sa course en 4h56min contre 5h22min pour Soraya Lafuente, la deuxième…
Mais mon Dieu que ce parcours est difficile et semé d’embuches… et aussi d’une beauté extraordinaire et toute cathare. On en redemande !
Texte et photos : Rémy Jégard

mars, 2024

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