5e édition de Réunion d'aventures – Entre cirques, pitons et remparts

La 5e édition de Réunion d’aventures s’est élancée samedi dernier de Cilaos. Le point alors que les concurrents vont atteindre la mi-course….

Pour cette édition 2009, le parcours présentera des dénivelés importants allant de 11.346 et 13.140 en positif et négatif pour la catégorie « aventure » jusqu’à 17.011 et 16.993 pour la catégorie « extrême ». Neuf disciplines diverses jalonneront un parcours de 299kms (aventure), 361kms (raider) ou 383 kms (extrême). On notera que les organisateurs ont réussi le petit exploit de monter un tracé qui traverse pratiquement toutes les régions de l’île, de Cilaos à St Joseph, de St Benoît à St Paul, de St Gilles à St Louis. Aucun des grands sites n’est laissé à l’écart : Piton des Neiges, Piton de la Fournaise, Salazie, Maïdo…Et si la montagne est évidemment à l’honneur, la mer n’est pas oubliée : après une descente de la rivière des Roches, les concurrents enchaîneront sur une section kayak de mer de Bras Panon à Ste Marie.

1er jour

Gérard FUSIL lâchait dans la nuit de Cilaos une nuée de lucioles qui allait bientôt s’éparpiller puis disparaître sous le manteau vert des premiers contreforts montagneux. Frontales allumées, les concurrents de la grande épreuve sport nature, attaquaient en trail la montée vers le Piton des Neiges, point culminant de l’île à 3.071 mètres d’altitude. Rapidement, il s’avéra que l’équipe alpine 51 LES SYBELLES – GO2 avait décidé de frapper un grand coup. Elle pointait en tête au sommet, achevant l’ascension en 2h04, chrono qui faisait l’admiration des spécialistes. A juste titre puisque le record absolu s’établit à 1h51 et que l’on ne compte, au fil des ans, pas plus de dix athlètes ayant réussi un temps égal ou inférieur à celui réalisé ce matin.

Autre sujet d’admiratif étonnement chez ces mêmes spécialistes : l’excellent parcours réalisé par l’équipe réunionnaise 54 VILLE DE CILAOS – SALOMON – PICO. Ce tandem mixte était sixième au sommet du piton, mais réalisait une descente fulgurante pour se retrouver en troisième position au retour sur Cilaos puis en deuxième position après le passage du canyon de Fleurs Jaunes, autre grande difficulté de la journée. S’ensuivait une éprouvante et longue marche orientation où, après s’être une fois encore extirpés du cirque de Cilaos, les concurrents piquaient sur la Plaine des Cafres pour mieux plonger vers les abîmes de Grand Bassin et remonter enfin sur Bois Court.

Derrière, la lutte reste chaude entre plusieurs équipes de haut niveau alors que déjà d’importantes césures commencent à fractionner le gros des effectifs, établissant d’entrée une première hiérarchie. Au total, on compte désormais huit équipes en classement extrême constituant plus ou moins quatre binômes échelonnés sur le terrain entre la sortie du cirque de Cilaos et Bois Court. Huit autres équipes se retrouvent en catégorie raider, la dernière passant la nuit à Cilaos.

2e jour

Retrouvailles entre le Réunion d’Aventures et le Piton de la Fournaise. Le grand cracheur de feu assoupi mais dont on sait bien – et pour cause – qu’il ne dort jamais que d’un œil, reste toujours aussi impressionnant. Son habitat coutumier nimbé de brumes inquiétantes n’est que ravins abrupts, failles sans fin, abîmes sans fond, à donner le vertige, à faire hésiter celui qui doit affronter ce monde étrange venu d’ailleurs.
Le Réunion d’Aventure a proposé le cadre de la Fournaise à ses concurrents pour un réveille-matin plutôt roboratif. Les équipes qui, dans leur grande majorité, avaient bivouaqué entre Cilaos et la Plaine des Cafres, enfourchaient leurs VTT dès l’aurore pour une chevauchée fantastique de plus de cinquante kilomètres dans ce relief chaotique. Arrivées au surplomb de la rivière des Remparts, il leur fallait franchir un saut de quatre cents mètres de dénivelé, les machines se muant dès lors en fardeau encombrant et inutile voire dangereux. La pérégrination vététiste piquait alors plein sud en direction de la mer pour remonter, plein nord, le long de la rivière Langevin. A mi parcours de cet aller retour, le VTT faisait place à une longue et difficile marche -orientation. La course, scindée après les épreuves de la veille en deux catégories, extrême et raider, proposait une section commune passant par le rempart de la rivière de l’Est et le piton de l’Eau pour finir au pied du piton Doré. A ce jeu, l’équipe de tête 51 LES SYBELLES-GO2 a maintenu son leadership de bout en bout bien qu’elle ait enregistré, en fin de matinée, un retard d’une heure vingt minutes sur son planning initial et qu’elle ait achevé sa marche-orientation sous une pluie diluvienne. A 17h57, trois minutes pile avant l’heure fatidique stoppant sur place toutes les équipes pour la nuit, elle atteignait le Piton Doré. Son avance pouvait être évaluée à plus de quatre heures. Ses poursuivants, c’est-à-dire les équipes demeurant en catégorie extrême, sont ce soir encore au nombre de cinq. Très loin du leader, deux d’entre elles – une belge et une réunionnaise – se tiennent à quelques minutes. Ayant achevé le parcours VTT, elles ont entamé la marche-orientation et passeront la nuit, aux abords du Piton de la Fournaise, dans la Plaine des Sables. Deux autres équipes viennent d’achever le parcours VTT alors que la cinquième dormira ce soir à côté de ses vélos.
Le classement raider établi suite aux résultats de la veille compte dix équipes aux sorts passablement différents. La première, 50 TEAM PEDINI-IRET, franco-italienne, en a fini avec la section VTT et remonte en marche orientation vers la Plaine des Sables. Deux équipes la suivent de très près alors que trois autres arrivent derrière à plus d’une demi-heure. Si une sixième équipe vient d’entamer sa marche-orientation, trois autres ont posé leurs machines pour la nuit. Une dernière équipe, enfin, loin derrière, n’a pas encore atteint la moitié du parcours VTT, sur la rivière des Remparts. Tout porte à croire qu’elle se retrouvera demain matin dans la catégorie aventure comportant un programme moins lourd que celui des deux catégories supérieures.

3e jour

La pluie a fait son apparition en force sur le Réunion d’Aventures obligeant les organisateurs à modifier pour la première fois leur plan de bataille. D’importantes précipitations sur les massifs risquaient de grossir la rivière des Roches qui, sur son cours inférieur, coule dans des gorges très étroites. Une pluie même moyenne, en amont, augmente si dangereusement son débit que toute activité aquatique y devient automatiquement interdite. C’est ce mauvais scénario qui s’est imposé au Réunion d’Aventures en fin de matinée alors que quatre équipes à peine avaient pu respecter le programme initial : une aquarando d’un kilomètre suivie de trois cents mètres de kayak jump enchaînant avec le passage en tyrolienne – kayak et kayakiste – d’une cascade de 18 mètres de hauteur. Le gros des équipes a été obligé de shunter aquarando et kayak jump, ne rejoignant la rivière que pour le spectaculaire passage cascade-tyrolienne. L’eau étant décidément à l’honneur aujourd’hui, les kayakistes ont mené leurs esquifs jusqu’à l’embouchure de la rivière des Roches où, utilisant cette fois des kayaks de mer biplace, ils ont pris le large en vue de rallier le port de Ste Marie, à 15 milles marins (25 km) de là. A 18 heures, une équipe était arrivée à bon port et entamait sa progression VTT vers le cirque de Salazie. Neuf autres bivouaquaient sur les bords de mer entre St Benoît et Ste Marie, le reste stationnant le long de la rivière des Roches. Depuis ce matin quatre équipes se retrouvent en catégorie aventure.
La pluie du matin n’a guère gêné l’équipe 51 LES SYBELLES-GO2. Arrivés la veille sur le site de l’aquarando et nantis d’une confortable avance sur les suivants, Ludovic POMMERET et THIERRY GALINDO jouaient les tritons dans la rivière des Roches dès 7h du matin. Exercice imposé à chacun : lancer son kayak du haut d’un surplomb de huit mètres et le rejoindre afin de passer ensuite, en kayak jump, plusieurs sauts menant à la grande cascade et à la tyrolienne. Autre moment fort de la progression aquatique, l’entrée en mer avec le passage des rouleaux. Aussi performante sur mer que sur terre, la 51 composée cette fois de Thierry GALINDO et Lionel BONNEL ne mettait que quatre heures à rallier Ste Marie. Un nouveau très beau chrono à son actif lui permettant de porter son avance à plus de quatre heures.
Derrière elle, la Réunionnaise 54 VILLE DE CILAOS-SALOMON-PICO et la Belge 44 BABA BELGIUM-THOMSON-REUTERS ont poursuivi un combat homérique entamé la veille. La première conservait son avantage tout au long de la journée mais, sur le fil – et sur la mer – se faisait doubler par sa rivale. Ce soir, la 44 mouille à Ste Suzanne et la 54 à 4 milles de là. Une quatrième équipe extrême bivouaque également en bord de mer alors que les deux dernières de cette catégorie sont encore au niveau de la rivière.
Dans le classement raider, l’équipe franco-italienne 50 TEAM PEDINI-IRET a pris la tête et se trouve à mi chemin entre St Benoît et Ste Marie. Quatre autres équipes de cette catégorie passent également la nuit en bord de mer. Une seule raider campe en bord de rivière. Enfin, quatre équipes viennent de passer en catégorie aventure. La première 57 XTREM SUD REUNION, a franchi la moitié du parcours maritime. Les trois autres n’ont pas dépassé l’embouchure de la rivière des Roches.

Infos : www.authentiqueaventure.com

Photo : Arnaud Brunet

avril, 2024

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