L'Interview de la semaine – Vincent Delebarre

La montagne ça se gagne, mais surtout ça s’apprend. Dès cet été, Vincent Delebarre met sur pied des stages de perfectionnement. Ils se feront dans l’optique des grands raids (UTMB, Diagonale…), mais avec l’ambition surtout de mieux aider à la compréhension du milieu et de la pratique.

Endurance : Ca y est, tu te lances dans les stages de trail. Mais ce n’est pas une totale nouveauté…

Vincent Delebarre : Déjà l’an dernier, j’avais encadré plusieurs stages. Des choses en vue du Mont-Blanc, dans la perspective de l’ultra… Tu te rends alors compte que les trailers ont des questionnements très variés d’une part, qu’ils s’interrogent autant au niveau technique, au plan de la préparation foncière, mais aussi du mental nécessaire. De par mon ancien métier, militaire, j’avais déjà bien abordé cet aspect de la formation. Et je pense que je peux maintenant apporter certaines clés. Peut-être pas LA solution, mais des solutions.

E : Comment penses-tu répondre à ces demandes du coureur ?

V.D : Les stages ne sont pas là seulement pour des réponses techniques, mais aussi générer du dialogue. Un stage réussi, c’est un lieu, des objectifs auxquels on peut t’aider à atteindre, mais également une ambiance de groupe. Je crois beaucoup en ça : instaurer du dialogue, profiter ainsi les uns des autres. Et dès le départ du stage, si on veut que ça marche, c’est dans la réponse adaptée, vraiment personnalisée.

E : Justement, comment faire pour qu’un stage, avec des gens de niveau très différent, puisse fonctionner ?

V.D : Le niveau n’est pas un problème, à la condition de bien expliquer pourquoi. Déjà de définir le trail. Je dirais d’emblée qu’il faut convaincre de la notion de déplacement, plutôt que de course pure. Tu cours par moments, mais tu marches aussi, tu te reposes, tu dois te nourrir et récupérer au mieux, parfois même dormir… Les coureurs peuvent donc être de niveau différent, mais au final, les plus rapides finissent rarement devant. Le trail intègre beaucoup de choses, une approche complexe de l’effort…  C’est un premier point. Ensuite, il y a ce va-et-vient entre le groupe, fonctionner ensemble, mais avoir du retour personnalisé permanent. Chaque jour, il y a un débriefing. Et là, tu vois avec chacun comment progresser. Ce que les participants attendent, c’est de l’information ciblée. Et c’est loin de concerner seulement l’entraînement.

E : En 2010, tu penses mettre sur pied quels type de stages ?

V.D : Des choses assez classiques, comme ces semaines de préparation à des grandes courses. Entre la Réunion et l’UTMB, j’ai une certaine expérience, entre 5 et 6 participations à chacune. Ce qui peut intéresser les raiders quand ils abordent ce type d’épreuve. Mais je pense aussi à des week-ends, les jours précédant l’épreuve elle-même. Ca peut se passer au Mont-Blanc ou dans les Hautes-Alpes, le Grand Paradis… Enfin, il y aura des approches de l’altitude. Ca, c’est un domaine méconnu. Sur des sommets entre 3000 et 3200m, comment se gère l’effort ? Encore un domaine où on se pose des tas de questions.

Recueilli par J-L Mayé

Infos : Vincent Delebarre (06 62 38 56 89) et www.vincentdelebarre.com

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avril, 2024

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