Maxi Race 2014 – Sébastien Spehler dresse le bilan

Déjà vainqueur au Ventoux, au Lyon Urban Trail et aux Forts de Besançon, le champion de France 2013 vient de s’imposer une fois de plus. Qui plus est, il a su s’adapter là à un format long et riche en difficultés, où l’an prochain se dérouleront les mondiaux.  Ainsi en ce début de saison, cet athlète devenu moins boulimique de compétitions s’affirme comme « L’homme à suivre » lors des futures échéances d’envergure.

La Maxi Race constituait-elle le premier gros objectif de ta saison ?
Non. En mars j’avais ciblé le Ventoux. Là, même si je m’étais bien préparé dans l’optique de cette épreuve, je voulais avant tout découvrir ce parcours de 85 km, afin de savoir à quoi m’attendre en 2015.

Justement, que t’inspire ce tracé ?
Je le trouve exigeant et varié, avec un fort dénivelé, des descentes très raides et beaucoup de passages techniques. Egalement, cet effort long se gère différemment, par rapport à un format de 50 à 60 km. Si l’an passé, le Lavaredo Ultra Trail, qui fut mon premier ultra,  m’avait nécessité 7 heures de course, là il m’en a fallu 1h15 de plus. Ce qui change pas mal de choses en matière de préparation notamment.

A quoi se résume cette préparation ?
Je dirais qu’elle fut longue et douloureuse. En fait, j’ai dû basculer des 40 km du Lyon Urban Trail, au 85 de la Maxi Race et à son dénivelé. Ce qui exige quelques changements. J’ai enchaîné 3 sorties longues de 5 heures et des séances à bases de côtes longues. Ces nouveautés se sont révélées éprouvantes.

D’un point de vue stratégique, comment as-tu abordé cette compétition ?
Je suis parti du principe que l’essentiel consistait à finir. Donc, j’ai progressé à un rythme me permettant d’aller au bout. Je n’ai pas pris le moindre risque. Au 20e km, l’écart avec les leaders s’est stabilisé à 5’. Ensuite, j’ai repris tout le monde au fi des kilomètres. Au final, ce fut une expérience intéressante. J’aime la variété et là, j’ai apprécié cette découverte. Le plus dur reste la distance. Vers le 70e km, au plan musculaire même si je m’en doutais, c’est devenu difficile. Egalement, j’ai connu des soucis gastriques. Après 4 heures de course, je n’arrivais plus à bien m’alimenter. Tout m’écoeurait. Le problème reste que j’ai voulu procéder comme d’habitude et me contenter de barres énergétiques. Si c’est jouable durant 4 heures, ensuite cela coince. Il va falloir remédier à cette problématique. Je pense que l’on ne peut pas se contenter de « Sucré » sur un tel format. D’ailleurs les autres variaient et ingéraient des aliments salés. Sinon, au plan technique et surtout en descente, j’arrive à m’adapter.

Cette victoire te rend-t-elle plus confiant pour la suite ?
Oui et non, car en trail le pire comme le meilleur demeurent toujours possible. Tout peut arriver. Néanmoins, maintenant je sais à quoi m’attendre en 2015 et le fait de mettre imposé devant des adversaires de haut niveau rassure tout de même et s’avère positif. Malgré tout, il faudra répondre présent l’an prochain le jour J, mais j’espère bien être là.

Qu’est-il arrivé à l’Anglais Ricky Lightfoot, champion du monde en titre ?
Je l’ai rattrapé à 20 km de l’arrivée et au final, il a terminé 10e à 45 minutes de moi. Je pense qu’il a complètement craqué dans la dernière descente très technique. Cependant, il faudra s’en méfier aux Templiers, où le dénivelé est moindre et où il y aura 15 km de moins. C’est un coureur très rapide. Toutefois, comment surmontera-t-il les difficultés de fin de parcours ?

Quelle est la suite du programme ?
En attendant les France et les Templiers, il y aura Faverges que je veux découvrir et la 6000 D. Rien d’autre. Julien Rancon, mon entraîneur a su me rendre sage.

Par Christophe Rochotte – Photo Yves-Marie Quémener

avril, 2024

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