Oman by UTMB® – Hard Roc

Oman by UTMB 2018

Il y a 15 ans, les épreuves d’ultra-trail dans le monde étaient concentrées sur une période de cinq mois, de juin à octobre. De nos jours le calendrier est à rallonge… L’Oman by UTMB® vient d’avoir lieu au Sultanat d’Oman. Un « ultra » de 137 km (+7800 m) engagé physiquement, techniquement et mentalement. Un ultra « hard-roc » sur les hauteurs du Jebel Al Akhdar, au cœur des Green Mountain de la Péninsule Arabique.

« Une course by UTMB®, ce n’est pas seulement un dossard, un départ, un parcours et une arrivée, explique Michel Poletti. “C’est aussi la possibilité de partager une expérience avec les autres et de connaître d’autres cultures…. De surprendre les gens dans une autre dimension au cœur d’endroits éblouissants… De promouvoir le trail-running dans des lieux mythiques lorsque l’opportunité se présente…».
Catherine et Michel Poletti se sont donc associés à Rémi Duchemin (OC Sport) pour créer UTMB International®. En voile, OC Sport organise notamment Extreme Sailing Series. Un circuit de course que des bateaux omanais ont remportés cinq fois depuis 2007. « C’est Rémi qui m’a dit qu’il y avait la possibilité de développer l’outdoor et le trail à Oman, poursuit Michel Poletti. “La première fois que je suis venu dans ce pays, c’était en 2016 et j’ai été subjugué par la beauté des montagnes omanaises. » L’idée d’organiser un ultra-trail dans les Green Mountain a rapidement fait son chemin dans l’esprit de Michel Poletti. Encore fallait-il en trouver… « Sur les 137 km de l’Oman by UTMB®, 80 km ont été créés pour la course, explique le Chamoniard. Il n’y avait rien. Pendant quatre mois, Andy Whitaker (un Anglais) et seize personnes ont travaillé pour fabriquer un parcours. Ce n’était pas évident, car le premier tracé GPS était une PTL. C’est-à-dire un itinéraire sans sentier. » Andy Whitaker et son équipe a donc réussi un pari, dans des montagnes escarpées, à cailloux et exigeantes pour le corps, mais pleines surprises et de magie pour l’esprit.

Comme en Chine, et l’an prochain en Argentine (Ushuaïa), Michel Poletti travaille en collaboration avec les gouvernements locaux. Ainsi à Oman, le Sultanat veut promouvoir le sport pour ses citoyens, afin qu’ils le pratiquent, mais aussi pour devenir une destination touristique pour la pratique de l’outdoor. Le projet omanais a d’ailleurs pour objectif de ne plus être dépendant du pétrole d’ici 2040. Dans ce but, les dirigeants ont choisi des « références ». Ainsi, Oman Sail CEO, qui s’occupe du développement de la voile à Oman, travaille en collaboration avec l’UTMB. La direction de l’évènement a été confiée à l’Anglais Andy Macnae et celle de la course au Sud-Africain Glyn Broomberg.

Avec 329 coureurs, représentants 57 pays, l’ultra moyen-oriental a fait une entrée remarquée dans un calendrier d’une discipline justement devenue calendaire. Chez les hommes, la victoire a été partagée entre l’Américain Jason Schlarb et le Suisse Diego Pazos. Le podium a été complété par le Russe Aleksei Tolstendo. Le premier Français, Clément Balanger, s’est classé 10e. Au féminin, la Britannique Anna-Marie Watson s’est imposée devant la Hongroise Ildiko Wermecher et l’Américaine Meredith Edwards. Virginie Duterme (10e) a terminé première Française. Reste que l’épreuve qualifiée de course « la plus difficile que j’ai eu à courir » par Diego Pazos, ou encore « d’atypique et exceptionnelle » par Virginie Duterme, n’a eu que 142 finishers.

Du premier au cent quarante deuxième, chaque coureur a mis en avant la difficulté du parcours. Un parcours marqué par des passages engagés, notamment une via ferrata où il a fallu équiper les coureurs (casque et baudrier), un kilomètre vertical vertigineux (3,4 km, +1080 m), des remontées de canyon en escalade, des descentes à scier les jambes, des kilomètres de cailloux dans des déserts d’altitude… Bref, un Oman by UTMB® qui fut plusieurs épreuves en une. En France, elle aurait d’ailleurs été classée hors catégorie, si elle avait été une course de vélo en montagne. Bref, « les 6 points UTMB® (la note maximum) accordés à l’ultra omanais ne sont pas usurpés. Après avoir fait cette course, tu peux tout faire », lâchait le Français André Bozon, finisher de l’épreuve.

Michel Poletti n’a jamais caché que ce nouvel ultra-trail était une course engagée. « C’est vrai que ce n’était pas les paysages de Tintin au Pays de l’Or Noir, explique-t-il. Je pense d’ailleurs qu’il faudra que l’on communique mieux à ce sujet. Cette épreuve est une vraie course de montagne dans des paysages éblouissants, plus difficile que les sentiers du Tour du Mont-Blanc. Mais il faut l’accepter. Nous n’avons pas cherché la difficulté pour la difficulté. La montagne omanaise est difficile et c’est ainsi. Le kilomètre vertical était impressionnant, je le conçois aussi. Même s’il y avait trois passages exposés, c’était surtout sa dimension psychologique qui l’était, car ce passage arrivait après 115 km de course. »

Le parcours d’Oman by UTMB® a eu une emprise psychologique importante dans l’esprit des coureurs, mais c’était aussi un vrai challenge de le faire dans sa totalité. Et si cela a été possible pour 142 personnes, c’est grâce au fait d’évoluer dans des paysages aussi différents les uns que les autres et qui faisaient avancer dans la carte. L’autre atout qui a permis de rester en course fut l’accueil et l’hospitalité de la population omanaise. « Si c’est compliqué dans d’autres pays de la Péninsule Arabique, reconnait Michel Poletti, c’est un pays accueillant. J’ai passé quinze jours et c’était génial, car il y a plus liberté que dans d’autres pays d’Arabie. J’ai pu remarquer que l’on pouvait vivre ensemble en ayant des cultures différentes. »

Le prochain « by UTMB® » est programmé pour avril prochain et ce sera à Ushuaia, en Terre de Feu, en Argentine. Une opportunité s’est ouverte à la franchise française. Reste à savoir à quel prix ? « Je ne communique pas à ce sujet », répond Michel Poletti. Et de conclure : « L’UTMB® est une grande famille et nous voulons promouvoir cet esprit sur les autres continents, en accompagnant les gens, les pays dans leur projet pour développer le trail-running. »

1/ Jason SCHLARB (USA) et Diego PAZOS (SUI) en 20h45’37”
3/ Aleksei TOLSTENKO (RUS) en 21h27’46.

1/ Anna-Marie WATSON (GBR) en 26h20’27
2/ Ildiko WERMESCHER (HUN) en 27h09’39.
3/ Meredith EDWARDS (USA) en 27h49’45

Par Bruno POIRIER. Photos Franck Oddoux, Antony Jones.

mars, 2024

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