2e Défi Bleu – Sur les traces du Manikou….

« Quand Patrick est parti l’année dernière, cela s’est fait très rapidement et nous avons eu très peu de temps pour nous retourner… Mais il était hors de question de laisser tomber cette si belle épreuve. Aussi si le Manikou ne pouvait avoir lieu dans l’état, et nous ne pouvions de toute façon garder son nom pour un problème de marque déposée, il était évident de faire quelque chose à sa place. C’est pourquoi nous avons gardé une des deux épreuves annexes et dès 2010 tout devrait rentrer dans l’ordre avec de nouveau trois distances et la Transmartinique comme grand rendez-vous ! ».

Ainsi parle Christian Alemany, lui le directeur de course des éditions précédentes et qui depuis est passé responsable de l’organisation. Mais en Martinique, plus qu’ailleurs peut-être, rien n’est jamais acquis et organiser une épreuve ressemble souvent à un vrai parcours du combattant. Il faut savoir convaincre, il faut un brin de diplomatie et ne pas avoir peur de répéter et répéter encore les consignes… Malgré tout, Christian et son équipe du Club Manikou (lui n’a pas changé de nom !), n’ont pas manqué de courage et de volonté. Et ils étaient fiers pour 2009 de présenter un Défi Bleu qui, à lui seul, a rempli toutes les espérances. A commencer par le nombre d’inscrits car avec près de 326 engagés au total, le raid se plaçait d’emblée, malgré la distance pas évidente de 58 kilomètres, dans la lignée des grandes classiques locales… Pourtant la différence viendra, et elle est de taille, par rapport à d’autres épreuves martiniquaises (le Défi des Mornes en compte tout de même une dizaine !), du plateau engagé. Ainsi on aura pu noter au départ la présence de Guyanais, de Guadeloupéens, venus en voisins, mais aussi de Croates, d’Allemands, d’Espagnols et d’une vingtaine de métropolitains parmi lesquels une poignée d’irréductibles Bretons qui ne vont pas faire de la figuration !

Le départ donné à minuit dans le centre du François se fait à la frontale. L’ambiance est bon enfant mais la pluie qui s’est installée sur le site depuis le début de la soirée et qui s’invite ici par intermittence en grosses bourrasques torrentielles n’est pas propice aux réjouissances. Chacun cherche un endroit pour s’abriter et ceci jusqu’aux fameux douze coups… Pour l’anecdote, alors que tout le monde est sur la ligne, cinq minutes avant le décompte, une énorme averse entraînera tout ce beau monde sous un préau non loin. Et tout se calmera finalement une minute avant le départ. Heureusement dans cette histoire de météo, la pluie rafraîchit et puis elle n’aura pas gâché la fête puisqu’elle disparaîtra bientôt pour ne plus réapparaître…

Côté concurrents, trois ou quatre hommes vont partir tambours battants. On retrouve dans le lot, Christophe Le Saux, le Guyanais, qui l’an dernier sur le Manikou avait mené la danse largement devant pendant près de 80 kilomètres avant de lâcher prise sur un échauffement persistant, Eric Guilloux, le favori breton, auteur d’une belle septième place au challenge Salomon 2009 et puis aussi Fred Tramma, le local toujours placé et Majid Masrar, le spécialiste de 1500m qui s’essayait donc sur le trail…  Ce dernier, qui imposera un rythme soutenu jusqu’au 20ème kilomètre, devra tout de même baisser pavillon ensuite et prendra au finish la septième place. Fred partira plus prudemment reprendre les deux autres lascars, et ces trois-là feront route commune jusqu’au 40ème. Là Fred craque à son tour et devant, les deux hommes ne se quittent plus. Ils finissent main dans la main.

Côté féminines, Laurence Maurin, la star locale, vainqueur de nombreuses courses dans le coin et notamment lauréate du Eafit Jungle, l’autre épreuve annexe du Manikou 2008, devant tous les hommes, fait office de favorite à nouveau. Mais elle se remettait encore de son périple réunionnais sur la Diagonale des Fous et c’est donc la jeune bretonne, Marie Protat, adepte du triple-effort et ayant déjà terminé quelques « ironman » (NDLR : elle a fini ceux de Nice et d’Hawaï en 2008), qui va mener la danse. Elle ne sera jamais rattrapée par Laurence, malgré le retour de cette dernière sur la fin, et s’impose donc pour une première expérience sur la discipline.

Bien entendu une grande partie de la course se disputait de nuit ; les premiers, terminant en 6h10’, voyaient tout juste le lever du soleil ; il fallait surtout regarder où l’on mettait ses pieds… Mais pour tous ceux qui ont mis 8, 9, 10h et même plus pour mener à bien leur aventure, le spectacle était de toute beauté. En effet le parcours qui empruntait à partir du 25ème kilomètre un sentier en bordure d’océan, était vraiment magnifique. Il permettait de courir sur des plages de sable blanc, d’éviter cocotiers et autres crabes rouges, mais aussi de traverser des anses isolées et sans baigneurs. Le paradis en somme !

« Même si il n’y avait qu’une distance cette année » conclut Christian. « Nous avons préféré préserver un départ à minuit à cause de la chaleur qui règne durant cette période de l’année. Pour tous ceux qui ont avancé durant toute la matinée, ce fut déjà très dur, alors imaginez si nous avions donné le départ à 6h du mat. C’est un équilibre à trouver entre la beauté des sites à découvrir et la souffrance des coureurs… »  
De toute façon, l’année prochaine avec trois distances au choix, il n’y en aura forcément pour tous les goûts, toutes les envies et toutes les heures… Il tarde déjà d’y être.

Infos : www.clubmanikou.com

Texte et photos R.J

avril, 2024

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