Trail d'Albertville, la montagne en fête ce dimanche

Depuis le 18 septembre 2005, de la Cité Olympique à Tamié, du Col du Haut du Four au Parc du Mouton, de Drison à Mercury, bat le cœur d’une discipline : le trail. Et pas n’importe lequel s’il vous plaît, celui d’Albertville, celui qui se fait l’hôte du Parc Naturel Régional des Bauges, à travers ses abrupts versants forestiers ou encore ses coteaux ensoleillés et riants  plongeant sur la majestueuse Combe de Savoie. « Un trail alpin naturellement » pour reprendre l’un des slogans de la manifestation !
Jaillissant en 1995 pour stopper notamment l’hémorragie humaine, ce sanctuaire sauvage qu’est ce parc ne manquera pas en tout cas, ce dimanche, d’inhaler la moindre luminosité pour embellir un peu plus le chatoiement de ses couleurs automnales. Un véritable kaléidoscope en perspective pour les plus de six cents trailers attendus (605 inscrits au 20 septembre), soit le record absolu de participation en sept ans d’existence !
 
Aggiornamento
A l’image de Faverges, du Nivolet-Revard et du Grand Raid 73, surgis respectivement en 2001, 2003 et 2005, le Trail d’Albertville est devenu en effet, à compter de 2009, une référence incontournable dans le landerneau de la course nature savoyarde, son affluence grimpant en flèche : 439 engagés contre 260 en 2008.
Mais l’évènement n’en présentait pas moins des signes manifestes de perfectibilité qu’il s’agissait de corriger au plus vite. Dès 2010, le trail se refaisait une beauté. Leurs maîtres d’œuvre majoraient ainsi le parcours de 22 à 34 bornes dont le juge de paix demeurait toutefois le Parc du Mouton, qui du haut de ses courtines, donjon du trail à 1859m, embrasse un stupéfiant panorama sur les Alpes cristallines, du Mont-Blanc au Beaufortain, de la Lauzière à Belledonne. En outre, était porté sur les fonts baptismaux un 21km, sillonnant un ravissant  balcon, beaucoup plus abordable pour les sans-grades et autres profanes que la verticalité de son aîné. Enfin, la mue opérée par ce trail aura vu pareillement le Fort de Tamié, abritant les coureurs au terme de leurs faits d’armes, purement et simplement abandonné, faute de confort et de place. En lieu et place, surgissait le village de Mercury, niché dans un havre de paix et de verdure que le dieu Rê se prend un malin plaisir d’inonder.
 
Trail multiforme
N’empêche, cet engouement populaire que rencontre le Trail d’Albertville n’est pas seulement le fruit du parcours, aussi somptueux soit-il. Son pouvoir attractif réside aussi en mêlant étroitement la prouesse sportive à la préservation et la valorisation d’un patrimoine naturel d’exception. Quoi de plus logique de la part de leurs architectes réunis au sein du Club Alpin Français (CAF) d’Albertville, institution à la pointe du combat contre les agressions qui auront tant vandalisé et meurtri les Alpes de Savoie, tout au moins une partie !
En épousant également exploit et convivialité, détente, fête, animations inhérentes aux enfants, patrimoine culturel, ce rendez-vous permet aux trailers de venir en famille. Il autorise ainsi tous ceux, non-férus de chronos et d’épopées, à s’incruster dans d’autres activités, et à s’introduire dans le cénacle trop souvent hermétique du trail, au demeurant pour acheminer enfin un public au hors stade. A n’en pas douter, « la montagne est en fête » comme l’atteste une autre devise édictée par cette manifestation.
 
Chevilles ouvrières
Ce succès qui tourne désormais à une déferlante humaine, on le doit à deux authentiques pionniers, amis dans l’âme, qui durant leurs innombrables pérégrinations en Bauges, ont ouvert les premières pages de cette histoire au cœur d’un bassin qui était cruellement dépourvu de ce type d’aventure : le regretté Régis Desmus, premier de cordée au CAF d’Albertville de décembre 2004 à mai 2008, disparu le 14 septembre 2011 à 42 ans ; et Jean-François Grandidier, 52 ans, directeur de course, connu également pour être le président de la Commission Nationale du CAF pour les sports de neige.
Aujourd’hui, le CAF d’Albertville peut compter sur une armada de 150 bénévoles et l’énergique soutien de deux valeureuses associations : Endurance Grignon que préside Bernard Taverne qui figure dans le comité de pilotage du trail ; et Les Amis des Sentiers de la Belle Etoile qu’anime Dominique Coisplet, entretenant le parcours en amont du jour J.
Surtout, n’occultons pas un troisième homme, celui qui n’aura jamais cessé de porter aux nues ce trail : le Tarin de souche et Albertvillois de cœur Joël Pellicier, 46 ans, parrain de l’épreuve, qui, un comble pour lui, partira récolter les pommes en terre ligérienne, et ainsi tenter de décrocher le titre prestigieux de champion de France vétéran du TTN court. En quelque sorte, le probable chant du cygne d’une éblouissante carrière…
 
François Vanlaton

avril, 2024

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